La Société de Musique de La Chaux-de-Fonds a appris avec un immense chagrin ce matin la disparition du pianiste brésilien Nelson Freire, personnalité exceptionnelle du piano qui a été à de nombreuses reprises son invité au cours des dernières années:
On évoquera notamment l’inauguration de la Salle de musique rénovée, fêtée en ouverture de saison 2015-2016 par un récital de Nelson Freire, mais aussi d’invitations en 1997, 2011, 2012 et 2019.
Dernier enregistrement d’un concert de Nelson Freire… à la Salle de Musique
Au cours de la Saison 2018-2019
9 avril 2019 , 19 h 30
W.A. MOZART (1756-1791)
Sonate en la majeur KV 331
LUDWIG VAN BEETHOVEN (1770-1827)
Sonate au clair de lune op. 27 n° 2
FREDERIC CHOPIN (1810-1849)
2 Mazurkas op. 17 n° 4 et op. 33 n° 4
Barcarolle op. 60
SERGUEÏ RACHMANINOV (1873-1943)
Deux Préludes op. 32 n°s 10 et 12
ISAAC ALBENIZ (1860-1909)
Evocación
Navarra
https://musiquecdf.ch/wp-content/uploads/2019/02/PROGRAMME_concert_09_04_2019.pdf
Ce concert sera diffusé prochainement sur les ondes de RTS Espace 2 en hommage à Nelson Freire : Jeudi 11 novembre 2021 à 20h (DA CAMERA)
Extrait d’un article de ce jour paru dans Le Monde:
« Nelson Freire, géant du piano, est mort
Le musicien brésilien, enfant prodige devenu l’un des plus grands de son époque et ami de Martha Argerich, est mort dans la nuit du 1er novembre, à son domicile de Rio de Janeiro, à l’âge de 77 ans.
Par Marie-Aude Roux
La nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre, lundi 1er novembre, jour de la Toussaint : l’immense pianiste brésilien Nelson Freire s’est éteint dans la nuit de dimanche à lundi, à l’âge de 77 ans, à Rio de Janeiro (Brésil). Le musicien, victime d’une chute en pleine rue dans la ville brésilienne, où il s’était fracturé l’épaule droite en 2019, avait disparu depuis deux ans des scènes internationales, où il se produisait régulièrement. Il n’avait pas récupéré, au point de devoir renoncer à siéger au jury du dernier concours Chopin de Varsovie, au côté de son amie, Martha Argerich, laquelle s’était également désistée pour aller lui rendre visite.
Comme elle, le musicien avait le trac ; comme elle, il se demandait si chaque concert ne serait pas le dernier. Personnalité discrète, mais charismatique, adulé depuis toujours par ses pairs, Nelson Freire, qu’une périphrase a longtemps désigné comme « le secret le mieux gardé du piano », a soudain connu la notoriété au début des années 2000 avec deux enregistrements Chopin (2002) et Schumann (2003), gravés pour Decca, après quelque vingt-cinq ans passés volontairement loin des studios.
Virtuosité aérienne
Noblesse et simplicité, densité sans lourdeur, souplesse et sensualité, virtuosité aérienne, le jeu de Nelson Freire est unique. Un art à la fois solaire et solitaire, avec la suprême élégance de qui offre la musique, et elle seule. Les mains sont celles d’un géant enfant, rondes et potelées, pattes de félin capables de vie ou de mort sur Beethoven, Chopin, Debussy, Brahms, Schumann. Tout juste tanguent-elles davantage aux tournures chaloupées qui rythment les pièces de Villa-Lobos, enregistrés pour Telefunken dès 1974, puis en 2012 et 2017 pour Decca. »
Nous saluons la mémoire de cet immense pianiste à qui nous devons des moments inoubliables à La Chaux-de-Fonds.