« Viens et éveille tous les esprits ailés qui sommeillent depuis si longtemps là-dedans. Sois mon David et que ton jeu chasse loin de moi les mauvais songes. » Ainsi s’exprimait Goethe dans une lettre adressée à Felix Mendelssohn qu’il avait connu en octobre 1821, par l’intermédiaire de Carl Friedrich Zelter. Ce dernier, ami de Goethe et directeur de l’Académie de chant de Berlin, avait en effet remarqué les dons précoces du jeune Felix et s’était empressé de le présenter au poète de Weimar. Son école avait pour mission de familiariser les enfants avec les œuvres chorales classiques et de les initier aux règles du contrepoint. Mendelssohn avait mis à profit les leçons du maître dans ses premiers essais de composition musicale. C’est également lors de ces concerts privés que le jeune Mendelssohn avait fait donner les Symphonies pour orchestre à cordes, ayant la chance d’avoir à sa disposition les musiciens de la Chapelle de la Cour de Berlin. Ces concerts qui devaient constituer un terrain d’expérience inestimable, rencontrèrent un tel succès que le jeune artiste fut amené à composer, au cours des trois années, douze symphonies, dont la moitié dans la seule année 1821. La Symphonie n°9 en ut majeur sera achevée le 12 mars 1823. Le Trio du troisième mouvement comporte un thème que le jeune Felix avait recueilli lors d’un voyage en Suisse, d’où le surnom donné à cette symphonie. (Philharmonie de Paris)
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Une année avant la composition de la Symphonie pour cordes en ut majeur, Mendelssohn décide de s’illustrer dans l’un des grands genres de l’histoire de la musique, le concerto pour soliste. En l’espace de deux petites années, il compose quatre concertos pour les deux instruments qu’il pratique lui-même en virtuose, le piano et le violon. C’est la présence d’Edouard Rietz qui est à l’origine de la composition du Concerto pour violon en ré mineur. Professeur du jeune Mendelssohn, de sept ans son aîné et comme lui fervent admirateur de Bach, Rietz avait étudié avec Pierre Rode, le grand représentant de l’école française de violon. Ce Concerto nous est parvenu sous la forme de deux versions. Un premier manuscrit, qui comprend deux mouvements, a été donné par la veuve du compositeur à Ferdinand David, le dédicataire du deuxième Concerto pour violon en mi mineur, op 64. En 1951, Yehudi Menuhin en a reçu une copie et s’est chargé de la publier. Le second manuscrit est probablement postérieur. Offert à Clara Schumann, il est maintenant conservé à la Deutsche Staatsbibliotek.
(Philharmonie de Paris)