Kaddish – Deux Mélodies hébraïques

Maurice Ravel (1875–1937) et Kaddish – Deux Mélodies hébraïques

Maurice Ravel a composé l’une des musiques d’inspiration juive les plus émouvantes de tous les temps. Le Kaddish, extrait des Deux Mélodies hébraïques, est un chant de deuil dont l’accompagnement pianistique est minimaliste. Son style déclamatoire, souvent proche du récitatif, et ses longs mélismes qui mènent à un sommet d’intensité, laissent peu de doute sur le fait que Ravel avait écouté la musique de synagogue et des chantres (hazzanim).

En réalité, le titre « Kaddish » désigne la première des deux mélodies qui composent le cycle nommé Deux Mélodies hébraïques. Les paroles de cette première chanson sont en araméen et proviennent d’un livre de prières juives. La deuxième mélodie, intitulée L’Énigme éternelle, est basée sur un poème en yiddish.

Ces deux pièces furent créées en juin 1914 par la cantatrice Alvina Alvi, qui les avait commandées à Ravel, avec le compositeur lui-même au piano. Ravel en réalisa une version orchestrée entre 1919 et 1920.

La prière du Kaddish, centrale dans la liturgie juive, signifie littéralement « saint » en araméen. Elle a pour objectif principal la glorification et la sanctification du nom de Dieu. Elle est fréquemment récitée dans le cadre du deuil.

Dans la liturgie juive, il existe plusieurs versions du Kaddish utilisées comme transitions entre différentes parties de l’office. Cependant, le terme « Kaddish » renvoie généralement au « Kaddish des endeuillés », récité dans toutes les prières quotidiennes, ainsi qu’aux funérailles et lors des commémorations. Lorsque l’on parle de « dire le Kaddish », il s’agit donc de façon non équivoque des rituels du deuil.

Les mots d’ouverture de cette prière s’inspirent du verset Ézéchiel 38:23, une vision Dieu se rend grand aux yeux de toutes les nations. La ligne centrale du Kaddish dans la tradition juive est la réponse de la congrégation :
« Que Son grand nom soit béni à jamais et dans toute l’éternité »,
déclaration publique de la grandeur et de l’éternité divine, qui paraphrase Daniel 2:20.

Les versions du Kaddish récitées par les endeuillés, les rabbins, ou dans son intégralité, se terminent par une supplication pour la paix, rédigée en hébreu et issue de la Bible.

Aux côtés du Shema et de l’Amidah, le Kaddish est l’une des prières les plus importantes et les plus centrales de la liturgie juive.

Écrit dans un mélange d’hébreu et d’araméen, le Kaddish est un texte d’environ une demi-page, dont le contenu principal est la glorification de Dieu et l’espoir de l’arrivée rapide de l’ère messianique. Il est principalement récité dans la synagogue à la fin ou au début des grandes sections de la liturgie. Le plus souvent, le chantre entonne le Kaddish, accompagné de réponses de l’assemblée.


Le Dr Tarsi (op. cit.) propose la traduction approximative suivante du texte du Kaddish, tel qu’utilisé par Ravel :

« Que soit magnifié et sanctifié le nom de Dieu à travers le monde qu’Il a créé selon Sa volonté.
Qu’Il établisse Son royaume durant nos jours et ceux de tout le peuple, rapidement et prochainement, et disons Amen.
(À cet endroit, une réponse de l’assemblée est normalement prévue, mais elle est absente dans la version de Ravel).
Que soit exalté et glorifié, loué et célébré, acclamé et honoré le nom du Saint, béni soit-Il,
loué au-delà de toute bénédiction et de tout chant,
au-delà de tous les hommages que l’homme peut exprimer, et disons Amen. »

(Okonsar.com traduit en français)

https://www.deutschegrammophon.com/de/kuenstler-innen/camille-thomas/videos/ravel-deux-melodies-hebraques-1-kaddisch-aus-dem-linstitut-du-monde-arabe-508875

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