La Danse des lutins d’Henriette Renié

 » De joyeux esprits exécutent des danses légères au son d’une harmonie aérienne. ….. Vois leurs pieds agiles, écoute leur douce musique. » Walter Scott

La musique de La Danse des lutins d’Henriette Renié évoque à la fois son titre, et les quelques vers de Walter Scott dont elle est inspirée. La danse légère est présente tout au long de la pièce. Elle est évoquée par le mouvement de la main gauche (comme sur une partie de piano, la main gauche joue majoritairement la portée du bas), qui marque tous les premiers temps de cette danse virevoltante à 3 temps très rapides.

La musique du 2ème couplet est assez surprenante : il s’agit d’un moment suspensif à caractère religieux, qui évoque le choral. La Danse des lutins n’est pas la seule œuvre d’Henriette Renié à faire entendre un moment suspendu de ce type, où le discours virtuose s’interrompt l’espace d’un instant. Henriette Renié n’a pas d’affinités personnelle avec l’univers protestant du choral, elle l’utilise pour des raisons purement musicales, comme un moyen de fort contraste d’une part, et comme un outil puissamment évocateur d’un religieux ancien et presque légendaire. Cette religiosité est un des ressorts clés des légendes fantastiques qu’elle affectionne : pas de roman écossais avec elfes et lutins des landes sans château hanté ou sans église en ruine dans les brumes du paysage ! Walter Scott lui-même a été enterré dans un lieu digne de ses romans, les ruines de l’abbaye de Dryburgh.

« Les pieds agiles » des esprits ne sont pas que ceux des lutins danseurs : ce sont aussi ceux du harpiste ! Une facétie de la compositrice ?

Avec une harpe à pédales, les altérations qui permettent de hausser et baisser les sons (♭,♮ , #), se font justement avec les pédales et donc des pieds agiles : à chaque changement d’altération correspond un mouvement de pied. Dans La Danse des lutins, il y a environ 250 changements de pédales pour 3 minutes et quelques de musique, c’est-à-dire plus d’une pédale à changer par seconde. La pièce met donc en œuvre une virtuosité pédestre autant que digitale. Une grande partie des pédales sont indiquées en toutes lettres sur la partition, on les change souvent par 2, pied droit (si do ou ré) et pied gauche (mi fa sol ou la) en même temps. (Source: Philharmonie de Paris)

À entendre et à voir le 23 mars à la Salle de musique !

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