Haendel et l’orgue

Domenico Scarlatti (né en 1685), qui formait avec Bach et Haendel un grand triumvirat de compositeurs, s’avoua vaincu à l’orgue par Hændel, lors d’un concours d’interprétation organisé à Rome, à la fin de l’année 1708, tandis que le comte de Shaftesbury se souvint d’un événement survenu au cours des voyages de Hændel à travers l’Europe: «Dans une des grandes villes des Flandres, où il avait demandé la permission de jouer, l’organiste l’assista, ne sachant pas qui il était, et sembla frappé par le jeu de Mr Handell dès que celui-ci commença; mais lorsqu’il entendit Mr Handell entamer une fugue, il fut stupéfait, courut vers lui et, l’embrassant, dit: ‹Vous ne pouvez être que le grand Handell›.»

Cette réputation d’organiste virtuose éblouissant, sa double fonction de compositeur et d’impresario, ainsi que la présence d’un orchestre inoccupé entre les actes des oratorios conduisirent Hændel à concevoir le genre du concerto pour orgue.

Les possibilités de dialogue enjoué entre l’orgue et l’orchestre (illustrées par le deuxième mouvement de l’op.4 no2), mais aussi le fait que Hændel pouvait laisser libre cours à son imagination pour improviser d’extravagants passages solos, impliquèrent que le concerto pour orgue attira souvent le public davantage que l’oratorio lui-même. Lorsqu’il souhaitait relancer un oratorio en perte de popularité, Hændel s’assurait que le concerto pour orgue accompagnateur figurait particulièrement bien en vue sur les affiches.

Travaillant sous une pression extrême – il composait et répétait les oratorios, mais gérait aussi toute la saison –, Hændel comptait énormément sur ses talents d’improvisateur pour les concertos. Parfois, il donnait à l’orchestre un vieux morceau à jouer, qu’il embellissait au fur et à mesure à l’orgue ; de même, il laissait des mouvements entiers à improviser le moment venu. Vers la fin de sa vie, sa vue se détériora rapidement et il se reposa plus que jamais sur ses talents d’improvisateur, dictant généralement une esquisse des plus ténues à son copiste John Christopher Smith junior (dont le père, Johann Christoph Schmidt, avait quitté l’Allemagne pour suivre Haendel en Angleterre, au tout début du XVIIIe siècle).

Les instruments anglais pour lesquels Hændel écrivit ses concertos pour orgue, et dont il fut un zélateur si remarquable, étaient en réalité très différents des somptueux orgues allemands pour lesquels Bach composait alors ses grands Préludes, Toccatas et Fugues. L’orgue anglais, beaucoup plus petit, comprenait généralement un seul clavier (ou manuel), disposait de moins de jeux – il n’avait ni anches flamboyantes, ni mixtures étincelantes (jeux qui actionnent plusieurs tuyaux accordés différemment pour une seule note) –, et produisait un son nettement plus doux et mélodieux. Autant de caractéristiques qui le rendaient, en fait, idéal pour accompagner un chœur ou se marier à un orchestre, dans des rôles d’ensemble et de soliste – ce qui explique sans doute pourquoi le concerto pour orgue du XVIIIe siècle fut un genre exclusivement anglais. Les orgues anglais étaient dépourvus du pédalier complet et indépendant qui faisait partie intégrante de leurs équivalents allemands. De très rares instruments plus volumineux se targuèrent de quelques «pull-downs» – des registres du manuel joués par les pieds –, mais ils n’eurent jamais vraiment de succès. Le jour où un pédalier fut ajouté à l’orgue de St Paul’s Cathedral, en 1721, il se révéla si impopulaire qu’il tomba rapidement en désuétude.

Vers 1739, Hændel commença à placer des signes dynamiques dans les parties d’orgue de ses concertos (telle l’alternance rapide de forte et de piano pour créer des effets d’écho dans le deuxième mouvement de l’op.7 no4), et donc à écrire pour un orgue à deux manuels. Il est également manifeste qu’un pédalier dotait l’orgue de Lincoln’s Inn Fields en 1740, car Haendel spécifie l’usage des pédales dans l’op.7 no1. (Il ne répéta d’ailleurs jamais cette expérience, les pédales n’étant utilisées dans aucun autre concerto.) De même, Hændel ne donne qu’une seule fois (deuxième mouvement de l’op.4 no4) des instructions détaillées quant aux jeux que l’organiste devrait employer: principal 8′, bourdon 8′ et jeu de flûte (une sonorité fidèlement rendue ici mais indisponible sur la plupart des petits orgues de chambre).

Peu d’orgues anglais de l’époque hændelienne survivent aujourd’hui dans leur forme originelle. Toutefois, nous pouvons faire remonter l’histoire de l’orgue de St Lawrence, Whitchurch, à la lisière du domaine de Canons, au nord de Londres, à l’instrument que Gerard Smith construisit pour cette église du temps où Hændel était au service du duc de Chandos, lequel résidait au moins une partie de l’année à Canons.

Le premier corpus de six concertos pour orgue, appelé op.4, fut publié à Londres par John Walsh, le 4 octobre 1738.

L’op.4 nol en sol mineur fut joué pour la première fois lors de la première d’Alexander’s Feast, à Covent Garden, le 19 février 1736. (Source: extraits de Hyperion)

Concert d’orgue annuel – Bach et Händel orgue et piano avec Jean-Luc Thellin et Sara Gerber

✨Concert annuel d’orgue
✨Entrée libre, collecte

🎶 Concert du Nouvel-An ! 🎶
📅 Dimanche 5 janvier, 17h

📍 Salle de Musique, La Chaux-de-Fonds

🎹 JEAN-LUC THELLIN orgue
🎹 SARA GERBER piano

🎼JOHANN SEBASTIAN BACH 1685-1750
Concerto en ut mineur BWV 1060
Concerto en ut mineur BWV 1062
Concerto en ut majeur BWV 1061

🎼GEORG FRIEDRICH HAENDEL 1685-1759
Concerto en sol mineur op.4 no. 1 HWV 289

🕓 Introduction par François Lilienfeld à 16h15

🌟Le concert annuel d’orgue est un rendez-vous traditionnel avec entrée libre de la Société de Musique de La Chaux-de-Fonds dont la vocation est, d’une part, de mettre en valeur le magnifique instrument qu’est le grand orgue de la Salle de musique et, d’autre part, d’offrir un concert à notre cher public. Passez la porte et vous découvrirez un monde nouveau.

🌟Nous vous proposons un programme très original mariant orgue et piano pour l’interprétation des trois concertos que J.S. Bach a composés pour deux claviers. Jean-Luc Thellin, brillant concertiste international, ancien organiste titulaire de la Cathédrale de Chartres et nouveau titulaire du grand orgue de la Salle de musique, et Sara Gerber, pianiste et organiste de l’Église du Pasquart, mais que l’on entendra au piano pour cette occasion, nous feront découvrir ces magnifiques concertos sous un tout nouveau jour. Un programme Bach en ut, mineur et majeur, enrichi par une transcription pour piano.

🌟Le Concerto en ré, prévu initialement (4 concerti), est remplacé par le Concerto op. 4 no. 1 de Haendel. Le premier corpus de six concertos pour orgue, appelé op.4, fut publié à Londres par John Walsh, le 4 octobre 1738. L’op.4 nol en sol mineur fut joué pour la première fois lors de la première d’Alexander’s Feast, à Covent Garden, le 19 février 1736.

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Musique de chambre au sommet avec le concert du 15 décembre

L’Ensemble Brahms Berlin, composé exclusivement de musiciens à cordes issus des « Berliner », alias l’Orchestre Philharmonique de Berlin, place au centre de sa programmation le riche répertoire de musique de chambre de Brahms, leur illustre éponyme. Ce focus ne se limite pas aux œuvres pour cordes, mais inclut également des compositions avec piano ou le célèbre quintette pour clarinette.

De plus, les membres de l’ensemble établissent des liens entre la musique de Brahms et d’autres compositeurs tels que Wolfgang Amadeus Mozart, Franz Schubert, Felix Mendelssohn-Bartholdy ou Robert Schumann.

L’Ensemble participe chaque année aux concerts de musique de chambre de la Philharmonie de Berlin et se produit régulièrement lors des Festivals de Pâques des Berliner Philharmoniker à Baden-Baden.

Aux côtés de la virtuose américaine Claire Huangci, l’ensemble interprète les deux quintettes avec piano emblématiques de Schumann et Brahms. En complément de ce programme, ils jouent également l’unique mouvement de quatuor à cordes D 703 de Schubert, une œuvre tout aussi singulière.

CLAIRE HUANGCI piano (Prix Géza Anda)
Brahms Ensemble Berlin
(de l’Orchestre Philharmonique de Berlin)
RACHEL SCHMIDT violon
Raimar Orlovsky violon
Julia Gartemann alto
CHRISTOPH IGELBRINK violoncelle

JOHANNES BRAHMS 1833-1897
Quintette pour piano en fa mineur op. 34
FRANZ SCHUBERT 1797-1828
Quatuor à cordes n° 12 en ut mineur « Quartettsatz » D. 703
ROBERT SCHUMANN 1810-1856
Quintette avec piano en mi bémol majeur op. 44

Introduction par François Lilienfeld à 16h15

« If looking for characteristics of Huangci’s piano playing, one finds them in her superior focus, imaginative abilities, and the resulting poetry of her interpretation. » (Thomas Schacher, NZZ Neue Zürcher Zeitung)

L’année 2024 finit avec une lauréate du Prix international Gésa Anda. Ce concours suisse de renom a pour objectif de découvrir et de soutenir de jeunes pianistes talentueux du monde entier. Organisé tous les trois ans à Zürich, il est reconnu pour son exigence et la qualité de ses lauréats à qui il offre une plateforme pour lancer leur carrière internationale. La jeune pianiste américaine Claire Huangci, qui a aussi remporté le 2e Prix au prestigieux Concours ARD, s’associe au Brahms Ensemble Berlin, composé d’éminents membres de l’Orchestre Philharmonique de Berlin et pédagogues reconnus, pour un concert exceptionnel. Les grandes œuvres du répertoire allemand mettent en lumière l’excellence de cet ensemble de tradition accompagné pour la première fois par la jeune pianiste américaine. Ce concert est une exclusivité́ suisse.
Le Quartettsatz était probablement prévu comme mouvement initial d’un quatuor à cordes, qui – comme beaucoup d’œuvres de Schubert – resta inachevé. La combinaison du quatuor à cordes avec un piano était très appréciée par les compositeurs du XIXe siècle. Les pièces de Schumann et Brahms au programme font partie des sommets de ce genre. Ils émerveillent par leur richesse mélodique et par la maîtrise de l’équilibre délicat entre les cordes et le piano.
À découvrir pour la première fois à la Salle de musique dimanche 15 décembre à 17h

Focus sur la Passacaille et Fugue en do mineur BWV 582

Johann Sebastian Bach

Passacaille et thème fugué en ut mineur pour orgue BWV 582

Composition : inconnue (avant 1713). Durée : environ 13 minutes.

Après sa mort, en 1750, Johann Sebastian Bach a bien failli tomber dans un oubli presque complet : son langage savant était déjà passé de mode de son vivant, dès la décennie 1740, et ses propres fils illustraient par leurs œuvres un goût nouveau, fait de sensibilité à fleur de peau ou de style galant un peu superficiel. Bien que certaines œuvres, comme Le Clavier bien tempéré, n’aient jamais cessé d’être jouées par les clavecinistes et les pianistes, surtout à titre d’exercice, la musique de Bach a eu la chance d’être à plusieurs reprises « redécouverte » et remise à l’honneur. Citons par exemple Mozart déchiffrant les partitions de la collection du Baron van Swieten et introduisant dans sa musique une pensée contrapuntique nouvelle, Mendelssohn faisant découvrir au grand public berlinois la Passion selon saint Matthieu en dirigeant ce monument dans la grande salle de la Sing-Akademie en 1829, et, plus proche de nous, un supposé « retour à Bach » chez certains compositeurs des années 1920 en France, voulant se démarquer des sortilèges debussystes.

Cependant, chaque époque possède sa propre vision de la musique de Bach, et la découverte de ses réinterprétations, littérales ou librement inspirées, est un passionnant voyage esthétique.

Chef d’œuvre de Bach, la Passacaille et Fugue en ut mineur BWV 582 n’a pas d’équivalent, pas son ampleur, dans tout le répertoire pour orgue de son temps. Son thème immuable de huit mesures, d’une majestueuse grandeur, est une contrainte maximale engendrant le renouvellement constant des figures qui s’y superposent. Bach ménage des progressions dans les rythmes, les densités, les couleurs de l’orgue, allégeant la partie centrale (où le thème passe fugitivement dans l’aigu) pour mieux réintroduire ensuite toute la puissance d’une polyphonie allant jusqu’à cinq voix simultanées. Mais le couronnement de l’œuvre est constitué par la fugue finale (aucun autre compositeur n’avait encore songé à associer une passacaille et une fugue) prenant comme sujet les quatre premières mesures de la passacaille. Cette fugue peut donc être considérée comme une ultime variation, beaucoup plus vaste, où pour la première fois le discours va pouvoir moduler (au terme de quelque huit minutes d’ut mineur !). Après 20 variations strictes, l’invention de Bach y semple encore plus inépuisable.

Isabelle Rouard

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Julien Beautemps, ovni de la musique

Dimanche 8 décembre, 17h, nous aurons le bonheur d’assister au 3e volet de la série Nouveaux Talents avec le concert d’un jeune homme pas comme les autres, un orchestre à lui tout seul pour un concert découverte. Le programme de ce concert est à trouver ici.

L’accordéon offre une source infinie de timbres et couleurs et donne l’impression d’une véritable forêt d’instruments, un orchestre symphonique contenu dans une petite boîte de 15kg.

« Un ovni doté d’une maturité vraiment exceptionnelle. »
– Max Dozolme, France Musique

« Un serial transcripteur que rien n’arrête. »
– Rémy Louis, Diapason

« Julien Beautemps n’a pas attendu pour faire parler de lui, notamment grâce à une douzaine de prix internationaux, et à la faveur d’une boulimique activité de chambriste et d’arrangeur. »
– Benoît Fauchet, Diapason

« Je vous l’avais dit : ce mec est un génie ! »
– Clément Rochefort, France Musique

Julien Beautemps, né en 2000 à Grenoble, est un musicien reconnu pour « son intelligence musicale », récompensé en 2023 par le Prix Jeune Soliste des Médias Francophones Publics et soutenu par la Fondation l’Or du Rhin et la Banque Populaire. Diplômé du Conservatoire de Paris (CNSMDP) en interprétation et musique de chambre, il poursuit actuellement un Diplôme d’Artiste Interprète ainsi qu’un Master Soliste à l’HEMU de Lausanne. Julien a remporté plusieurs prix dans des concours internationaux, dont le 2e Grand Prix Musical Lauredia 2023 et le 1er Prix du Concours International PIF Castelfidardo 2021. Il collabore avec des artistes renommés tels que Gautier Capuçon et Eléonore Pancrazi, et est régulièrement invité sur France Musique. En 2022, il a lancé son premier album solo Mechanics sous le label Nügo, et continue d’innover en tant qu’arrangeur, revisitant des œuvres classiques pour ses ensembles, notamment le Duo Argos et l’ensemble Méliphages. Julien est également compositeur, avec des œuvres telles que Mechanics et sa Sonate pour la Résurrection.

L’accordéon se trouve sous ses formes les plus diverses dans un très grand nombre de cultures. Mais on s’attend moins à l’entendre dans des concerts classiques. Or, notre soliste d’aujourd’hui nous prouve que son instrument a bien sa place dans la prestigieuse Salle de musique. Il nous présentera des arrangements, mais aussi des compositions originales.

https://www.radiofrance.fr/francemusique/julien-beautemps-accordeoniste-laureat-du-prix-jeune-soliste-2023-des-medias-francophones-publics-9998625

Concert du 27 novembre 2024 – Julie Fuchs et Il Pomo d’Oro : mot du Président

Concert du 27 novembre 2024 – Julie Fuchs et Il Pomo d’Oro : mot du Président

Cher Public,

Lors du concert du mercredi 27 novembre dernier, nous avons vécu une situation heureusement exceptionnelle dans le déroulement des concerts de notre Société de Musique : une défection de la soliste, qui nous a été communiquée seulement 5 heures avant le début du concert !

Je suis conscient que l’impossibilité de chanter de Mme Julie Fuchs, pour cause de maladie, a pu de prime abord décevoir certains d’entre nous, particulièrement celles et ceux qui étaient venus de loin pour entendre cette voix magnifique.

Je tiens à remercier vivement les 7 musiciens de l’ensemble Il Pomo d’Oro, lesquels ont su faire preuve d’un grand sang-froid, en parvenant à mettre en place un nouveau programme en quelque deux heures seulement, sauvant ainsi notre soirée… De plus, celui-ci fut brillamment exécuté. Les parties solistes de Max Volbers à la flûte à bec nous ont tout particulièrement enchantés par leur virtuosité et leur musicalité. Nous avons eu en outre l’intervention spontanée et humoristique d’une célèbre romancière, Donna Leon, grande amatrice de musique baroque et fidèle amie de l’ensemble Il Pomo D’oro. Qu’elle en soit remerciée elle aussi.

Je tiens ici à vous exprimer ma gratitude pour votre compréhension face à cette situation exceptionnelle ainsi que pour le très bon accueil que vous avez réservé aux musiciens.

J’aimerais aussi saluer l’engagement sans failles tant de notre équipe administrative que de celle du TPR, en premier lieu de la régie et de la billetterie.

Sensible à votre fidélité à nos concerts, je vous adresse mes meilleurs messages.

Pierre-Yves Perrin

Votre Président

Concert de Julie Fuchs modifié

Cher public,

Nous avons malheureusement été informés à très court terme de l’incapacité de Madame Julie Fuchs à chanter ce soir. Dans l’urgence, la Société de Musique de La Chaux-de-Fonds a décidé de maintenir le concert, les artistes étant déjà sur place.

L’ensemble Il Pomo d’Oro a proposé un programme instrumental qu’il a très aimablement voulu préparer ces dernières heures. Nous avons la chance d’accueillir l’écrivaine mondialement connue Donna Leon, grande spécialiste de la musique baroque italienne, qui a dit quelques mots.

Si vous avez acheté un billet et que vous n’êtes pas allé au concert en raison de l’absence de Julie Fuchs, vous avez la possibilité de demander un remboursement.

Merci de votre compréhension
La Société de Musique de La Chaux-de-Fonds

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Focus sur le concert exceptionnel de Julie Fuchs avec Il Pomo D’Oro et Max Volbers

Date unique en Suisse de Julie Fuchs avec Il Pomo d’Oro et Max Volbers!

Solidarité et transmission du savoir sont aussi ancrées dans le vocabulaire de l’ensemble que nous accueillerons pour ce concert. Fondé en 2012, Il Pomo d’Oro est célébré́ pour son interprétation historiquement informée et a acquis une renommée mondiale, collaborant avec des artistes de renom (Joyce DiDonato). Il soutient des initiatives humanitaires (El Sistema Greece) et donne des leçons de musique gratuites par le biais de son Académie. Distinguée par de multiples récompenses, la soprano au statut de star Julie Fuchs (aussi star des plateaux TV que l’on aussi pu voir comme jurée de l’émission Prodiges sur France 2) est reconnue pour son engagement envers l’avenir de l’opéra, sa capacité à captiver les publics du monde entier avec sa voix expressive, sa présence scénique et son expérience. Il Pomo d’Oro et Julie Fuchs, places sous la direction du jeune chef Max Volbers, unissent leurs talents pour présenter un programme mettant à l’honneur des airs d’opéras et des pièces instrumentales de deux célèbres compositeurs stars du baroque Vivaldi et Händel.

Ce concert sera enregistré par notre partenaire RTS Espace 2 et fera l’objet d’une introduction muiscologique.

Focus sur Julie Fuchs:

La soprano française Julie Fuchs, célèbre pour sa présence scénique et son timbre voluptueux, est l’une des chanteuses les plus en vue de sa génération. Récompensée par trois Victoires de la Musique Classique, elle a été nommée Artiste de l’Année en 2021 et Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. En 2024-2025, elle interprétera Marie dans La Fille du Régiment à l’Opéra de Paris et Susanna au Bayerische Staatsoper, avec des rôles dans des opéras baroques à La Scala et au Gran Teatre del Liceu. Artiste exclusive Sony Classical, son album Amadè est sorti en 2022, précédé de deux autres albums chez Deutsche Grammophon. Marraine de la Paris Opera Competition, elle soutient activement la relève lyrique et est pionnière sur les réseaux sociaux, partageant son parcours avec ses abonnés sous @juliefuchssop.

Qui est Max Volbers?

Max Volbers, flûtiste à bec, claveciniste et chef d’ensemble, est un talent polyvalent dans la musique ancienne. Inspiré par les pratiques des XVIIe et XVIIIe siècles, il explore la musique ancienne et contemporaine en collaborant avec divers compositeurs. Diplômé de l’Université Mozarteum de Salzbourg, il se produit dans des festivals renommés et joue avec des ensembles historiques et modernes. Son premier CD, Whispers of Tradition, lui a valu l’OPUS KLASSIK 2023.

Programme du 27 novembre 19h30 à la Salle de musique de La Chaux-de-Fonds:

Amour sacré et Amour profane
Antonio Vivaldi (1678-1741) • Georg Friedrich Händel (1685-1759)

1ère partie : Amour profane
HÄNDEL (1685-1759) Da tempeste – GIULIO CESARE
VIVALDI (1678-1741) Amato ben tu sei la mia speranza (Rosane) – LA VERITÀ IN CIMENTO
HÄNDEL Tornami a vagheggiar (Morgana) – ALCINA (Londres, 1735)
VIVALDI Concerto pour flûte en do mineur RV 441
HÄNDEL Credete al mio dolore (Morgana) – ALCINA (Londres 1735)
HÄNDEL Spera e godi (Partenope) – PARTENOPE (Londres, 1730)

2e partie : Amour sacré
HÄNDEL Donna che in ciel (HWV 233), récitatif Torna immobile in grembo et air Tu sei la bella Serena Stella
HÄNDEL Sonate en trio op 2 no.5 en sol mineur
VIVALDI Motet In furore iustissimae irae (RV 626)

Quelle chance ! Julie Fuchs dédicacera ses disques à l’issue du concert. 

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Julie Fuchs sur l’opéra baroque – interview dans Operawire

Traduction d’une interview avec Julie Fuchs

Julie Fuchs

La soprano française Julie Fuchs enchante les publics d’opéra à travers l’Europe avec un répertoire varié, allant du baroque au contemporain. Elle fait actuellement ses débuts américains dans le rôle-titre de Partenope de Händel à l’Opéra de San Francisco. Chanteuse depuis toujours, Fuchs a débuté sa formation musicale à Avignon avant de poursuivre ses études au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Artiste très sollicitée pour des récitals et enregistrements, Fuchs milite pour rendre l’opéra accessible à tous. En 2018, elle a lancé une initiative sur les réseaux sociaux, Operaisopen, comprenant des publications, des vidéos, des interviews et des concours, dans le but de promouvoir l’idée que l’opéra est ouvert à tous.

Lors de sa dernière saison, Fuchs a interprété Norina dans Don Pasquale à l’Opéra National de Paris, avant d’incarner Gilda dans Rigoletto de Verdi au Teatro Real de Madrid.

Spécialiste de l’opéra baroque, Fuchs excelle dans cet univers artistique caractéristique des débuts de l’opéra, où musique, théâtre, mise en scène et costumes s’entrelacent harmonieusement. C’était une époque où les récits étaient portés par la musique, souvent accompagnés de décors charmants et d’une ornementation musicale complexe, avec de nombreux trilles. Partenope, écrit par Händel en 1730, en plein milieu de sa carrière, regorge des tropes typiques de l’opéra baroque : déguisements de genre, tourments amoureux, tromperies, et une multitude de prétendants courtisant un amour capricieux — ici, la reine de Naples. Cela rappelle Shakespeare, lui-même un maître conteur de l’ère baroque. Ajoutez une dose d’humour déjanté et vous obtenez le dernier rôle phare de Fuchs.

OperaWire a rencontré cette soprano bel canto très occupée lors des répétitions de Partenope et a appris quelques détails supplémentaires sur cette étoile montante.

OperaWire : Qu’est-ce qui continue de vous défier et de vous intriguer dans la musique vocale baroque ?

Julie Fuchs : La musique baroque offre une grande liberté aux interprètes, et chaque rôle, chef d’orchestre ou équipe avec lesquels je travaille m’apporte de nouveaux défis et enrichit ma connaissance de ce répertoire. J’aime explorer de nouvelles interprétations et écrire mes propres variations vocales pour chaque aria. Pour Partenope ici à San Francisco, j’explore également un nouveau rôle et un personnage si amusant à jouer !

OperaWire : Parlez-nous des charmes particuliers que Händel exerce sur vous. Devez-vous vous préparer d’une certaine manière pour aborder le répertoire de cette période, comme les arias ou les récitatifs ?

JF : J’ai eu la chance de travailler avec de grands chefs spécialisés dans cette musique, comme Emmanuelle Haïm pour Cléopâtre et Marc Minkowski pour La Folie dans Platée. Ils m’ont beaucoup appris sur ce style. D’un point de vue technique vocal, comme pour n’importe quel rôle, je le chante avec ma propre voix sans chercher à l’adapter à un moule particulier. Pendant mes cours, je travaille sur les défis que le rôle peut poser, comme les passages en colorature ou les grands sauts d’intervalle — Partenope en compte beaucoup !

Händel a écrit tant de mélodies magnifiques. Elles sont bien construites mais aussi très accrocheuses, faciles à retenir même dès une première écoute. Cela demande un talent immense ! Sa manière de traduire les émotions par sa musique est extraordinaire : qu’il s’agisse de chagrin, de colère ou d’amour, il parvient toujours à capturer l’essence des sentiments.

Julie Fuchs interprètera un air de PARTENOPE de Händel le mercredi 27 novembre à la Salle de musique de La Chaux-de-Fonds.

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