Il y a cent ans des centaines de milliers de personnes ont fui la Russie, déchirée par les révolutions et la guerre civile de 1917 à 1923. La plupart d’entre elles ne sont jamais revenues et leur patrie a perdu plusieurs lauréats du prix Nobel, des musiciens de génie et des auteurs talentueux. Ils ont passé leur vie en exil, emplis de nostalgie pour leur patrie. Le pianiste et compositeur russe exilé Sergueï Rachmaninov (1873-1943) est l’un d’entre eux.
Sergueï Rachmaninov a habité longtemps dans la région de Lucerne où il fait construire une maison, un havre de paix, sur les rives du lac des Quatre-Cantons – la Villa Senar, pour Sergueï et Natalia Rachmaninov.
A l’automne de 1930, Sergueï et son épouse posent leurs valises dans cette résidence d’été dont ils rêvaient depuis longtemps. A 57 ans, Rachmaninov inaugure la période la plus douce de sa vie. Dix années d’harmonie au cours desquelles il va pouvoir panser les blessures de son exil douloureux lors de la révolution russe de 1917 et apaiser la mélancolie qui le hante depuis longtemps.
Sergueï Rachmaninov se produit pour la dernière fois en Europe en 1939. Au moment où la France se mobilise, Rachmaninov passe par Paris, puis embarque pour l’Amérique où il meurt quatre ans plus tard à l’âge de 70 ans, sans avoir eu le temps de revenir à Senar.
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Hélène Mercier et Louis Lortie ont enregistré un album consacré à Rachmaninov chez Chandos. Ils donneront un concert unique dans l’acoustique exceptionnelle de la Salle de musique le 7 décembre.