Vous avez dit élégie?
L’élégie était d’abord un chant de deuil et désignait une forme métrique. Il s’agissait dans l’Antiquité d’un poème composé en distiques élégiaques (groupes de deux vers ; un hexamètre dactylique et un pentamètre). Dans un sens plus large, l’élégie est une poésie douce et plaintive, mélancolique. L’élégiaque comporte en général une grande part de subjectivité (emploi du je), de funèbre et de lyrisme… Ces caractéristiques littéraires se retrouvent en musique. On pense au Chant élégiaque à 4 voix de Beethoven, op. 118 (1814), composé à l’occasion de la mort de son ami Pasqualati.
Élégie, Op. 24
Fauré souhaitait utiliser le thème de l’Elégie pour le mouvement central d’une sonate pour violoncelle et piano. La partition originale fut créée en 1883 par son dédicataire, le violoncelliste Jules Loeb. Le succès fut immédiat. A la fois lamento et marche funèbre, on note l’emploi de la tonalité de Do mineur. Depuis que le système tonal existe, nombreux sont les musiciens, écrivains et philosophes qui ont cherché à distinguer les tonalités et à les cataloguer selon leur pouvoir affectif. Dans ses Règles de composition, Marc-Antoine Charpentier (1634-1704) présente ainsi l’énergie des différents modes : «si le Do majeur est gai et guerrier ; en Do mineur, l’atmosphère, l’éthos, est obscure et triste…
Douze ans plus tard, en 1895, à la demande d’Edouard Colonne, le compositeur orchestra la partition. Cette nouvelle version fut créée le 26 avril 1901 à la Société nationale de musique, par Pablo Casals au violoncelle et l’Orchestre Colonne dirigé par son fondateur, Edouard Colonne.
(Source: VIDAL Marc, Dictionnaire de la musique, Larousse, 1999 / SOURIAU Etienne, Vocabulaire d’esthétique, PUF, 1990)
À vivre en live le samedi 27 avril, 19h30, Salle de musique de La Chaux-de-Fonds!